20/01/2012

À la péniche

Les Dauphins Catalans sont prêts pour les sports d’hiver. Nous voilà partis de Saint-Cyprien pour une épave peu commune ; du moins en ce qui me concerne, ce sera une première. La température extérieure est fraîche en ce début de matinée : près de 0°... Le pont du bateau est même recouvert d’une fine couche de glace.




La sortie du port révèle une mer calme d’un bleu profond, avec une toute petite houle, juste assez pour bercer notre pilote Rodolphe durant la longue attente de la remontée des palanquées.


Je suis tout excité à la perspective de plonger sur le site de la péniche ; site que je pensais connaître, et puis lors du briefing je m’aperçois qu’il s’agit d’un site nouveau pour moi.

J’ai le plaisir de plonger avec Hervé et Catherine ; nous trois formons une palanquée multimédia : Hervé a un appareil photo, Catherine une caméra vidéo, et moi un appareil photo à la main et une petite caméra vidéo vissée sur la tête. Enfin, pas vraiment vissée, ça ferait bobo.

Rodolphe jette une gueuse à l’eau afin de repérer le site ; nous partons presque les derniers, l’eau à 13° paraît agréablement tiède. Il y a un faible courant qui ne nous oblige pas à nous agripper à la gueuse. Nous atterrissons après une lente descente sur un fond de vase... La visibilité est moyenne, l’eau est verte, mais on ne peut pas être trop exigeant en ce mois de janvier ; une forme sombre apparaît non loin, et Hervé nous y mène d’une palme sûre.




C’est une structure formée de barres verticales et horizontales, d’environ 4 m de hauteur et de largeur, du double en longueur ; elle est recouverte de concrétions, de nombreuses éponges, et il est difficile de dire ce qu’il y a en dessous... Du béton ?


Au fond, il n’y a presque plus de courant ; un petit filet couvre une partie de la structure. Une belle godive orange se pavane et attire notre attention.



Je me rapproche un peu, en faisant attention au filet ; si j’y touche, la godive va valser !



Les autres plongeurs sont invisibles ; ils ont dû partir sur l’autre structure ou sur l’épave. Je commence à explorer les recoins de ce mini site. Un amoncellement de coquilles vides trahit la présence d’un poulpe timide.


Sous une poutre, une ponte se balance doucement dans les flots.


Une ponte de ? poulpe ? non ! Seiche ? non ! Calmar ? Oui ! Mais pas de calmar en vue... Ce sont des visiteurs plutôt nocturnes.

Mais Super-Catherine a déniché une autre godive orange, qui joue à l’équilibriste.



Elle est aussi belle que la précédente.



J’en vois partout autour de moi...



Celle-là fait la causette à une petite rascasse : mais d’où sortent toutes ces bulles ?



La blennie boudeuse me tourne le dos, mais sa copine la godive n’est pas aussi timorée.



Hervé nous guide ensuite vers la seconde structure, qu’on devine presque depuis la première. Tout aussi fantomatique, elle ressemble beaucoup à la première.



Une petite rascasse s’y prélasse aussi.



Ah ben non, elle est déjà partie !
D’autres nudibranches se laissent photographier, ils n’ont pas le temps de fuir comme la rascasse. Voilà une flabelline mauve pour commencer le festival.



Et puis deux flabellines d’Ischia





Mais mes sujets photographiques préférés sont les petites blennies ; voilà la concierge de ce microcosme, nichée dans une huître.


Mais le temps passe vite, voilà déjà 32 mn que nous sommes là à admirer godives, flabellines et blennies. Hervé nous indique la direction de la troisième zone du site, celle où il y aurait des congres monstrueux à en rêver la nuit... Mais nos ordinateurs affichent déjà 9 mn de paliers ; nous décidons de remonter, nous reviendrons une autre fois chatouiller les congres.

Nous ne cherchons pas la gueuse, et remontons en pleine eau. Catherine a replié le double éclairage de sa caméra.


Mais Hervé vérifie ses flashs...


Il a été décidé en surface que j'aurais l'honneur de lancer le parachute de signalisation ; on va essayer de ne pas s’emmêler les ficelles : celle du phare de plongée, celle de l’appareil photo, et celle du parachute ! Hervé voudrait m'immortaliser embobiné ?


Voilà...
On n’a plus qu’à patienter, en admirant les rayons du soleil hivernal à travers le filtre des vagues. On sent de nouveau le courant qui doit nous faire dériver... Va-t-on ressortir à plusieurs km de la côte ?


Non, car le bateau nous a suivis, car nous étions les derniers. Qui a dit «comme toujours ?»

Pour finir, je vous propose un petit jeu ; sans relire cette histoire, pouvez-vous me dire combien de godives oranges ont été photographiées ?
Si comme moi vous ne pouvez pas, c’est que vous êtes aussi narcosés en surface. Vivement qu’on retourne à l’eau !

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