26/05/2013

Le vilain monstre qui fait peur

C’était hier, mais je m’en souviens comme si j’y étais encore. C’était une belle plongée sur le site de Tasco aux îles Medes, organisée par la commission photo du Codep66 et le club du Dauphin Catalan. Voici Laurent mon binôme du jour, et je précise que ce n’est pas lui le monstre du titre, celui-ci viendra en son temps.


La houle est forte en surface, à cause de la forte tramontane, le vent qui rend fou, et même au fond de l’eau nous sommes ballotés dans les 10 premiers mètres.

Nous évitons d’abord la roche de Tasco petit et partons vers le Nord à contre courant. De nombreux mérous nous attendent au tournant, mais ils se tiennent à distance.


Nous voilà sur du coralligène, par -32 m de fond. Une doris géante se pavane, bien seule au milieu de fonds presque déserts.


Elle se laisse photographier sagement, son panache branchial en triomphe.
Nous rejoignons un petit tombant en revenant sur nos pas ; il est couvert de ces belles gorgones que l’on peut admirer sur tous les sites de cette réserve marine.


Des petits mérous s’y cachent ; attention aux fragiles gorgones !


Au pied du tombant, un chapon ne me laisse pas l’approcher plus que ça.


Un seul coup de flash le fera fuir... Il aurait pu sourire pour la photo !

Nous voilà revenus près de la roche de Tasco petit, et il nous reste largement assez d’air pour en faire un petit tour. Nous sommes dans moins de 10 m d’eau, et la houle est de plus en plus forte.

J’aperçois un mérou sous une roche ; il se replie dans son trou lorsque je m’approche, et là j’aperçois... non, ce n’est pas encore le monstre, c’est juste une grande cigale de mer, si rare que je m’attarde près d’elle, et je m’accroche à la roche pour ne pas être emporté par le courant.



Laurent semble insensible au froid, il n’est pas encore bleu, alors on peut continuer un peu.


La fin de la première plongée approche, mais elle nous réserve encore de belles rencontres, comme cette murène timide qui se replie dans son trou, et pourtant elle est assez curieuse pour s’inquiéter de ce plongeur bizarre qui s’intéresse à son profil.


Le monde sous-marin n’a pas vraiment de sens. Ce mérou sait-il qu’il est posé à la verticale ?


Hé, Jojo, où est mon bateau ?


OK, il est juste au-dessus ! C’est peut-être ça que Jojo regardait ainsi !

La météo ne s’améliore pas en surface. De gros nuages nous attendent. C’est normal, on n’est encore qu’au printemps.


Mais... et le monstre du titre ? Attends ! Le temps de repasser par le port récupérer d’autres blocs et de nouveaux plongeurs, et nous voilà repartis dans nos aventures sous-marines, sur le même site protégé.

Cette fois-ci, nous partons faire le tour de Tasco grand, côté Nord. Nous devons passer par une première zone peu profonde, où les corbs prennent le soleil (les UV passent à travers les nuages).


Des bancs de saupes s’envolent à notre passage.


Puis nous trouvons un tombant qui nous mène à -30 m, avec toujours ces magnifiques gorgones.


La visibilité réduite ne rend pas hommage à la splendeur des lieux.
Les mérous nous surveillent encore à cette profondeur.


Laurent devient de plus en plus bleu, à moins que ce soit un problème de lumière, à cette profondeur.


Et c’est à ce moment que je le vis.
Qui ? Mais celui que vous attendiez depuis le début, le vilain monstre qui fait peur, avouez le !
Il y a même des petits malins qui ont sauté directement sur la fin du récit, mais j’ai les noms.
Bref, je le vis, horrible, menaçant, toutes dents dehors, planqué au détour d’une roche...


Je m’approchais un peu, intrépide.


Quelle est vilaine, la baudroie !
Et pourtant... Je m’approchais encore et vis tout un univers dans son oeil...


Y vois-tu les étoiles qui brillent, les galaxies qui se déploient, une voie lactée qui se crée ?

Peut-être que lorsque l’eau est claire, depuis le fond des océans, la vilaine baudroie peut admirer le ciel étoilé en rêvant de paradis et de princesses.

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