06/06/2009

Epicurisme aux Roches bleues

Une bonne plongée...

C’est d’abord se retrouver un vendredi soir en fin de journée, l’esprit un peu embrumé par une semaine de labeur, sur un petit parking tout près du bord de la Méditerranée... Nous sommes six ce soir à nous être donné rendez-vous à 19h aux Roches bleues.

Hé oui, on ne voit que cinq plongeurs sur cette photo, le sixième étant derrière le viseur de cet appareil photo... La prochaine fois je prendrai le pied photo !
La plage est déserte, le soleil est un peu timide, mais l’eau semble claire.


19h30. On y va !
La visibilité n’est pas trop mauvaise en surface. Bon, au début on rencontre surtout des cailloux !

Pas très loin de la surface, des anémones servent d’hôtels à de minuscules crevettes Paramysis helleri, qui nagent rapidement dans tous les sens, comme paniquées à notre vue.


Dès les premiers mètres aussi, nous rencontrons les herbiers de posidonies, habités de nombreuses girelles et de sublaires au mimétisme presque parfait avec leur environnement.

Nous recherchions des hippocampes dans les herbiers, nous ne les avons pas trouvés...
Suivi ou précédé de JR, nous prenons notre temps, je peux prendre des photos quand je veux, je suis aux anges...
Je commence par les petits poissons classiques...
Le triptérygion jaune à tête noire, ici avec une tête un peu plus claire que d’habitude.


Il aurait presque un air de famille avec le poisson précédent !
Je recherche l’un de mes sujets préférés, la blennie.

Ben, ce poisson a les mêmes yeux que le précédent, cerclés de rouge...
Est-ce une mise en scène où le décorateur aurait perdu les pièces du puzzle de chacun des acteurs de la pièce de la vie ?

La blennie se moque de moi (vous voyez : elle rigole !), je crois que je suis un peu fatigué...
Nous arrivons sur les roches de coralligène, créées par des algues qui fixent le calcaire et pas par les coraux ; comme les noms sont trompeurs... C’est le domaine des créatures à pinces, qui sortent plus facilement que le crépuscule approche.

La galathée est encore farouche, il faut la prendre par surprise en photo, mais la langouste nous attend toutes antennes en éveil.


JR me montre une petite cigale. Il a l’œil perçant ! Il m’étonnera toujours...

La petite cigale est immobile ; dans l’obscurité, seuls ses yeux brillants trahissent sa présence. À quelques centimètres de la cigale, un labre entame sa nuit, à l’abri d’une faille.

Ses couleurs sont magnifiques ; mon flash ne le réveille pas, mais comment en être sûr ? Il n’a pas de paupière pour indiquer son réveil.
Mais le site des Roches bleues recèle aussi ses petits trésors de nudibranches, comme cette doris tricolor.

Aurait-elle une vie nocturne ? Est-ce qu’elle dort parfois ? Pour le savoir il faudra revenir vraiment de nuit, bientôt...
Les tylodines jaunes en sont au souper ; au menu : comme d’habitude, de l’éponge jaune bien sûr. C’est tellement bon (enfin pour elles).

Pas très loin de ce festin, nous admirons la ponte d’un autre nudibranche qui ne s’est pas montré ; dort-il déjà ?

Des milliers d’œufs sont là, minuscules ; j’ai du mal à imaginer la taille minuscule des bébés nudibranches qui vont éclore bientôt.
La lumière disparaît peu à peu au fond des eaux, tandis qu’en surface le soleil se couche à l’horizon. L’ambiance devient fantomatique...

Pour les dames qui lisent mes histoires, je prends encore un cliché de spirographe, la «fleur» marine qu’on aimerait offrir à sa dulcinée.

Nous sommes immergés depuis plus d’une heure, nous regagnons la plage pour que les autres plongeurs ne s’inquiètent pas (qui c’est qui a les clefs des voitures ?!)

On est presque en surface, les palmes émergent ! Nous arrivons à la plage bon derniers, et entamons lentement la remontée à pied vers le parking...
Le changement de tenue est très rapide, nous revoilà en tenue terrestre. JR sort la table pliante du coffre...

Miamm, du saucisson, de la viande fumée, du vin rosé et des petits gâteaux !
La plongée, c’est un sport d’épicuriens.
Carpe diem !

Post-scriptum : finalement, JR voulait me montrer le joli labre multicolore, il n'a pas vu la petite cigale !

1 commentaire:

  1. Et non Foifoi, le magret n'était pas fumé !

    Je te rappelle, grand gourmand, la recette : 12 h au gros sel (pas plus, pas moins); puis malaxer amoureusement avec du poivre frais moulu et enrouler dans un torchon bien propre; suspendre au garage et "oublier" deux semaines au moins. Miam !

    RépondreSupprimer