07/11/2010

Au cap de la Vieille

Alors que les promeneurs ramassent les coulemelles et les châtaignes dans la plaine du Roussillon, les Dauphins Catalans profitent d’une éclaircie pour mouiller leurs palmes.

Le trajet en bateau sera l’occasion de discuter de choses plus ou moins sérieuses, mais dans quelle catégorie placez-vous la plongée ?


Aujourd’hui il y aura des formations et des explorations à tous les niveaux ; Michel a la dure responsabilité de constituer les différentes palanquées.


Je me mets à l’eau, afin de m’équiper en surface ; mais... j’ai oublié mon masque ! L’assistance du bateau va promptement chercher mon masque au fond de mon sac de plongée, personne n’a rien remarqué, je m’en tire bien (sinon j’aurais été quitte pour une tournée). Je suis accompagné par Geneviève qui commence à avoir l’habitude de plonger avec un photographe, et avec Fred qui va vite découvrir le problème...

Suivant les instructions du briefing du capitaine Christian (donc seul maître à bord après Dieu), nous partons vers le large en direction du coralligène. Nous nous retrouvons rapidement sur un fond de près de 20 m. La visibilité est très moyenne, mais tellement meilleure que sur les épaves en cette saison. De nombreuses doris dalmatiennes broutent les éponges en couple.


Leurs branchies vont vite disparaître en se rétractant ; pourtant nous nous sommes approchés sans bruit.


Nous en croisons 5 ou 6, qui mesurent entre 4 et 10 cm. Nous pouvons adimirer d’autres nudibranches, mais il y a peu de poissons dans cette zone.

Cette flabelline mauve escalade une hydraire.


Une coryphelle mauve, dont les rhynophores (antennes) sont lisses contrairement à la flabelline, n’a pas le temps de se cacher à l’arrivée du paparazzi.


Sur une gorgone blanche, un petit bernard l’ermite fait des galipettes.


Un joli cérianthe se rétracte juste quand je vais l’immortaliser ! Je ne suis pas très rapide quand l’eau commence à se rafraîchir.


Geneviève me présente un planaire rose, qui se promène sur le sable. Dans le sable, il y a des milliers de minuscules coquillages.


Je me pousse un peu pour laisser passer ce joli petit ver. J’aperçois une ombre dans un trou ; je rentre innocemment la main qui tient l’appareil photo dans le trou... Je prends la photo, et ressors ma main entière (il n’y avait pas de monstre marin dans le trou).


C’était une mostelle ! Je l’indique à Geneviève et à Fred, je ne sais pas s’ils auront le temps de l’admirer avant qu’elle ne se cache plus profondément dans les anfractuosités du coralligène ; c’est ici un véritable labyrinthe dont on devine les couloirs souterrains par des ouvertures.

De jeunes castagnoles forment des bancs au-dessus de «patates» de coralligène.


Quand je les éclaire, elles se déplacent ensemble de manière parfaitement coordonnée, c’est la patrouille du cap l’Abeille !

Geneviève a un regard interrogateur... «Sait-il où il va ?». À peu près !


Oups, Geneviève a un peu bougé, la photo est floue... Fred admire calmement les moindres détails du fond avec son puissant phare.


Je prends le cap de la côte, nous y verrons peut-être un peu plus de poissons.
Nous traversons quelques langues de sable blanc, et rejoignons les reliefs proches du mouillage ; cela nous permet de continuer la plongée un peu moins profondément, sur 10 m.

Ce n’est pas un poisson que Fred me montrera.


C’est un poulpe qui rentrera un peu la tête à notre approche, histoire de montrer son peu d’enthousiasme à apparaître dans mon album photo. Un autre poulpe se cache juste à côté, c’est la roche des poulpes !

À ce moment j’aperçois un gros mérou, mais le temps de le montrer à Geneviève et à Fred, il s’est trop éloigné pour la photo souvenir.
Nous nous rapprochons encore de la côte, à l’endroit où émerge une petite île que j’ai l’intention de contourner, si nous en avons le temps.

J’aperçois un premier corb, puis tout un banc, assez peu farouche.


C’est ici que s’est réfugiée toute la faune ; voilà un joli banc de sars à tête noire.


Dans un petit trou, j’aperçois une minuscule blennie jaune. Je mets l’appareil photo en mode macro, et tente le portrait.


C’est loupé, la blennie s’est à moitié cachée dans son trou, on n’en voit qu’une partie, un seul œil ! Nous passons ce que j’appelle le «col» du cap l’Abeille ; là derrière se trouvent de nombreux trous que l’on peut traverser de part en part. Nous surprenons un gros mérou, suivi d’un autre, et avec mes gros gants de plongée, je mets un temps fou à enlever le mode macro de l’appareil...

Vous voulez voir une photo loupée d’un mérou lointain, prise en mode macro et avec flash (histoire de bien montrer les particules) ? Si c’est non, fermez les yeux et faites comme si n’aviez pas vu la photo suivante !


Mais ce n’est pas grave, nous admirons des centaines de poissons qui se sont réfugiés là, dans à peine quelques mètres d’eau.


Les plus gros sont de magnifiques sars tambours, peu farouches.


Nous arrivons sur la réserve de nos bouteilles, et devons rebrousser chemin ; nous ferons le tour de l’île une autre fois.
Un sar tambour nous accompagne un peu.


Nous faisons surface ; le bateau n’est pas loin, nous apercevons d’autres palanquées qui émergent un peu partout ! Il est temps de rentrer, avec ces belles images plein la tête.

Alors, pensez-vous comme moi que Geneviève et Fred méritent le prix de la patience pour m’avoir supporté sous l’eau ?

François

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